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Libération

La gauche light vise la tête de l'Uruguay

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Favori des sondages, Tabaré Vasquez pourrait remporter la présidentielle au premier tour.
publié le 1er novembre 2004 à 2h49

Colonia, Uruguay envoyé spécial

Tabaré Vasquez, candidat présidentiel du «Frente Amplio», la mosaïque de partis de gauche, n'est pas très bavard. Il n'accepte pas de rencontrer la presse étrangère et, surtout, a refusé un débat télévisé avec son principal challenger du Parti national (centre droit), Jorge Larrañaga. Lors de la clôture de sa campagne, il a rassemblé 200 000 personnes à Montevideo et a avant tout cherché à rassurer ses électeurs comme ses détracteurs en insistant sur la «maturité» du mouvement qu'il dirige depuis trente ans. A 64 ans, ce médecin cancérologue passionné de football se doute bien que cette troisième tentative pour gouverner l'Uruguay est sa dernière chance. En cas de victoire au premier tour, comme le prévoit la majorité des sondages, la gauche dirigerait pour la première fois le pays depuis son indépendance, il y a cent soixante-dix ans. Mais surtout, en rompant l'hégémonie des droites parfois extrêmes ou des régimes militaires qui se sont succédé au pouvoir, ce petit Etat tampon entre l'Argentine et le Brésil laisserait à la Colombie l'apanage d'être le seul pays d'Amérique du Sud présidé par la droite.

Dénominateur commun. L'heure est donc cruciale pour cet ancien maire de Montevideo, à la tête d'une coalition de vingt partis où se côtoient radicaux, anciens dirigeants tupamaros, ces guérilleros opposés aux régimes militaires entre 1973 et 1985, syndicalistes et même partisans du rite ubanda, version locale du vaudou. Une construction politique