La date 1er novembre 1954 du déclenchement de l'insurrection algérienne est si mythique qu'elle en est devenue fête nationale. Signe qui ne trompe pas : la référence aux «idéaux (de liberté, ndlr) de novembre» garde une résonance forte, y compris au sein des nouvelles générations nées bien après la libération et qui, souvent, ne veulent pourtant plus entendre parler des coups de force et des querelles de légitimité qui ont miné l'indépendance de 1962. A la lecture de la presse algérienne d'hier, l'affaire était entendue : l'événement de ce 50e anniversaire du début de la révolution ne se nichait pas dans les cérémonies officielles, mais dans le retour en Algérie, après cinq ans d'exil volontaire, de Hocine Aït-Ahmed, l'un des neuf «chefs historiques» de la révolution et opposant irréductible au pouvoir autoritaire d'Alger.
Vide politique. «Cette célébration ne peut avoir de sens pour les Algériens que si elle s'accompagne d'un bilan critique», affirme-t-il dans une tribune publiée samedi par le Monde. Dans une Algérie épuisée par dix ans de guerre civile, qui aspire avant tout à revivre et où le pouvoir a réussi à créer le vide politique, c'est de cette manière que Hocine Aït-Ahmed, Abdelhamid Mehri, un dirigeant nationaliste très respecté, et l'ex-Premier ministre réformateur Mouloud Hamrouche devaient, hier soir, commémorer le début de la lutte armée au cours d'une conférence à Aïn-Benian, près d'Alger. Objectif des trois hommes qui n'avaient jamais débattu ensemble : «