L'Egypte conduit-elle un programme nucléaire clandestin et, si oui, Mohammed el-Baradeï, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), use-t-il de son influence pour éviter que sa propre organisation se penche sur ce sujet évidemment ultrasensible ? Cette suspicion, qui est des plus graves pour un homme considéré encore le mois dernier comme un candidat sérieux pour le prix Nobel de la paix, commence à circuler au sein de l'AIEA.
Derrière cette accusation: les Etats-Unis, qui n'ont jamais vraiment porté Mohammed el-Baradeï dans leur coeur, déplorant notamment que cet ancien diplomate égyptien de haut rang il a été directeur général adjoint des relations extérieures avant de rejoindre l'AIEA soit trop aligné sur les positions de la Ligue arabe. S'ajoute à présent le dossier du nucléaire iranien : cette fois, les Américains lui reprochent une certaine mollesse ; car si Washington s'emploie depuis plus d'un an à traîner l'Iran devant le Conseil de sécurité, l'accusant de violations répétées du Traité de non-prolifération dont Téhéran est signataire, le chef de l'agence onusienne de sécurité cherche au contraire à éviter toute rupture avec le régime islamique. Sur ce dossier, il rejoint, voire encourage la politique de modération prônée par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, les trois pays européens qui sont à la pointe de la négociation avec Téhéran. D'où l'irritation grandissante des Etats-Unis à l'égard d'El-Baradeï qui s'est déjà manife