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Libération

Porto Alegre échappe à Lula

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José Fogaça (centre) a arraché la mairie au Parti des travailleurs qui la tenait depuis 1988.
publié le 2 novembre 2004 à 2h50

Porto Alegre envoyée spéciale

C'est la «chute de l'Empire», titre le journal Zero Hora. Bastion du Parti des travailleurs (PT), la formation du président Lula, Porto Alegre, symbole de l'altermondialisme, est tombé entre les mains de l'opposition. Son candidat, José Fogaça (centre), a arraché, aux municipales de dimanche, la mairie de la ville au PT, qui la gouvernait depuis 1988, par 51,24 % des voix contre 44,86 % pour son rival, l'ancien maire Raul Pont. Un nouveau coup dur pour le PT, après la perte de São Paulo, la plus grande ville du pays.

Mecque altermondialiste. Au fil des quatre mandats du parti, la ville est devenue la vitrine de sa gestion, grâce à son fameux budget participatif (OP, en portugais) qui, au nom de la «radicalisation de la démocratie», permet à la population de décider, à travers un processus de consultations, de l'allocation d'une partie des fonds municipaux. Et, partant, la preuve qu'«un autre monde est possible», credo des pourfendeurs de la mondialisation néolibérale. Car c'est bien l'OP, «l'instrument de l'inversion des priorités en faveur des pauvres», comme l'expliquent Marion Griet et Yves Sintomer (1), qui a fait de la capitale de l'Etat de Rio Grande do Sul la Mecque des altermondialistes. L'expérience lui a valu d'être choisie pour accueillir, dès 2001, le Forum social mondial (FSM), dont les slogans subsistent encore sur les murs : «FMI, dehors !», lit-on dans le quartier pourtant chic de Moinho dos Ventos, ou «Non à la guerre de Bush !».

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