Pékin de notre correspondant

Les musulmans ne sont qu'une vingtaine de millions dans toute la Chine, sur 1,3 milliard d'habitants ; mais derrière la façade de l'unité entre groupes nationaux se cachent des tensions parfois explosives. La plus sérieuse confrontation depuis des années s'est produite la semaine dernière dans la province centrale du Henan, où des affrontements entre membres de la minorité musulmane Hui et membres de la majorité Han ont fait de nombreuses victimes, et entraîné la proclamation locale de l'état d'urgence et l'envoi de milliers de policiers armés en renfort.

Black-out. Les faits précis sont très difficiles à établir en raison de l'état d'urgence, du black-out médiatique imposé aux journalistes chinois et de la confusion qui règne dans cette région troublée. A l'origine de cette déflagration sanglante se trouve, selon les versions, un accident de taxi hui qui aurait tué une fillette han, une collision entre deux tracteurs conduits par des paysans des deux groupes, ou encore un différend entre camionneurs huis et paysans hans.

Quelque 10 000 paysans hans auraient ensuite effectué un raid de représailles contre le village hui de Nanren, dans le district de Zhongmou, et, selon l'imam du village cité par l'AFP, auraient incendié des maisons et une briqueterie. Le bilan de 150 morts donné hier par le New York Times, qui, le premier, a révélé cette information, a été jugé excessif de tous côtés, celui de 20 morts étant jugé plus proche de la réalité.

Ce bilan