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Libération

En Argentine, la réparation économique de l'exil fait débat

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Au grand dam de la droite, la Cour suprême a reconnu à une exilée politique le droit à une indemnisation pour les années passées à l'étranger.
publié le 3 novembre 2004 à 2h51

Buenos Aires de notre correspondant

Comme chaque fois que resurgit le passé noir de la dictature, l'Argentine se divise. Cette fois, c'est un jugement de la Cour suprême qui déchaîne les foudres de la droite et provoque un certain embarras au sein des militants qui ont combattu les régimes militaires qui se sont succédé au pouvoir, entre 1976 et 1983. La Cour a reconnu à une exilée politique le droit à une indemnisation pour les années passées à l'étranger. Après l'assassinat de son époux, ancien ministre de l'Intérieur dans les années 60, puis de son fils, avocat de prisonniers politiques, Susana Yofre de Vaca Narvaja s'était réfugiée avec le reste de sa famille à Mexico, quelques jours avant le coup d'Etat militaire qui précipita la fin du gouvernement d'Isabel Peron, en 1976. Cette décision controversée a eu d'autant plus de retentissement que Susana Yofre de Vaca Narvaja est aussi la mère de l'ex-numéro 3 dans la hiérarchie des «Montoneros» ­ guérilleros d'extrême gauche ­, Fernando Vaca Narvaja, aujourd'hui retiré de la politique et propriétaire d'un garage dans la banlieue de Buenos Aires.

Départ forcé. En 1992, sous la présidence de Carlos Menem, une loi autorise l'indemnisation des prisonniers politiques illégalement détenus entre 1976 et 1983. Plus tard, ce bénéfice sera étendu aux familles de «disparus» et aux militants qui, après avoir été détenus, ont dû s'exiler. Mais, avec ce jugement récent qui autorise la «réparation économique» du départ forcé, c'est la notion