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Libération

Venezuela : razzia de Chavez sur les urnes

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Victoire écrasante des partisans du Président aux municipales et régionales.
publié le 3 novembre 2004 à 2h51

Caracas de notre correspondant

Après le neuvième succès électoral d'affilée du président Hugo Chavez depuis 1998, le projet d'une opposition unitaire est-il toujours viable au Venezuela ? Suite à la victoire écrasante des chavistes aux municipales et régionales de dimanche, certains leaders de la Coordination démocratique, l'hétéroclite coalition rassemblant de l'extrême gauche à l'extrême droite, en doutent. Le Président avait promis le grand chelem, avec 24 gouverneurs sur 24. Mission presque accomplie, il en obtiendra a priori 22. Seuls le petit Etat de Nueva Esparta et celui de Zulia, coeur économique et pétrolier du pays, lui échappent. Chavez raflerait, en outre, 75 % des mairies.

Ces résultats sonnent peut-être le glas d'une opposition dont une partie ne s'est jamais totalement désolidarisée du coup d'Etat éphémère contre Hugo Chavez, le 11 avril 2002, et a soutenu une longue grève dans le secteur pétrolier, finalement désastreuse, fin 2002-début 2003. L'absence de véritable leader et le flou récent des lignes de conduite ­ appels à l'abstention puis à la mobilisation ­ ont aussi pesé lourd dans son discrédit. La coordination avait déjà pris un sérieux coup dans l'aile après sa défaite au référendum du 15 août, convoqué ­ comme l'autorise la Constitution ­ pour révoquer le mandat de Chavez. Le leader populiste avait finalement remporté ce référendum avec 58 % de «non» à sa révocation, contre 32 % de «oui».

Subventions. Dans ce contexte radieux pour le chef de l'Etat, les