Environ 20 000 personnes se sont retrouvées, mardi soir, au centre d'Amsterdam, pour une manifestation en mémoire de Theo Van Gogh, le polémique cinéaste assassiné le matin même par un jeune Néerlandais d'origine marocaine (Libération d'hier). Les cloches des églises ont sonné et les trains ont fait retentir leur sirène. Arrêté peu après l'assassinat, le suspect de 26 ans «est connu des services de renseignements. Il évoluait dans la périphérie d'un groupe de musulmans extrémistes, mais ne faisait pas partie du noyau dur» de près de 150 islamistes radicaux surveillés aux Pays-Bas, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Johan Remkes.
Selon la presse, l'homme serait lié à Samir Azzouz, un jeune de 18 ans arrêté en juin dernier en possession d'armes et de plans détaillés de bâtiments. Van Gogh, arrière-petit-neveu du peintre, avait reçu des menaces de mort après la diffusion de son dernier court métrage, violente dénonciation des brutalités infligées aux femmes au nom du Coran. Eclipsant l'élection présidentielle américaine, l'assassinat du cinéaste faisait hier la une de la presse néerlandaise. Le pays, à nouveau plongé dans l'ambiance de drame national vécu en 2002 après le meurtre du leader populiste Pim Fortuyn, s'interroge comme alors sur les failles de son modèle de société multiculturelle et tolérante. A La Haye, une vingtaine de personnes clamant des slogans antimarocains ont été interpellées. Mais le gouvernement a mis en garde contre toute stigmatisation et appelé les m