Pékin de notre correspondant
Le chef du Parti communiste chinois dans la province du Sichuan, Zhang Xuezhong, a senti de près le souffle de la révolte paysanne. Le plus haut dirigeant de cette province de 100 millions d'habitants, dans le sud-ouest de la Chine, a été retenu en otage vendredi par des milliers de paysans qui protestaient contre la construction d'un barrage hydroélectrique et demandaient de plus fortes indemnisations. Des affrontements avec des policiers armés auraient fait plusieurs morts, selon des informations publiées dans la presse de Hongkong, mais totalement passées sous silence en Chine continentale.
Service d'ordre. De tels incidents sont fréquents dans les campagnes chinoises, plus souvent du domaine de la jacquerie que de la révolte ; mais c'est la première fois depuis de longues années, semble-t-il, qu'un cadre communiste aussi haut placé doit subir la colère de la foule. Un secrétaire provincial du PCC ne se déplace pas sans un important service d'ordre et un rituel quasi impérial, rendant d'ordinaire peu probables les protestations sur son passage.
La colère des paysans de la région de Hanyuan dure depuis plusieurs mois et s'est exacerbée, ces derniers jours, avec la perspective de la mise en eau du barrage de Pubugou. Selon la presse de Hongkong, les manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Les protestataires réclament l'intervention de Pékin pour obtenir de meilleures conditions d'indemnisation, une demande classique en C