São Paulo de notre correspondante
C'est la première défection au sein du gouvernement Lula. Poussé vers la sortie par le Président, le ministre brésilien de la Défense, José Viegas, a démissionné, jeudi, en raison de la crise qui l'oppose à l'armée. Tout a commencé à la mi-octobre, avec la parution dans la presse de photos remises au Parlement par José Firmino, ex-espion du renseignement militaire. Ces photos montrent un homme nu dans une cellule, d'abord identifié comme le journaliste Vladimir Herzog (ce que sa veuve a ensuite démenti), torturé et tué dans les locaux de l'armée en 1975, sous la dictature militaire (1964-1985). L'armée a répliqué par un communiqué défendant la répression, «riposte légitime au mouvement subversif mené sur l'ordre du communisme international». Publié à l'insu du ministre, le texte a scandalisé l'opinion, d'autant que plusieurs hauts responsables, dont Lula lui-même, qui a fait de la prison, sont d'ex-résistants qui furent victimes de la répression.
«Autoritarisme». L'armée s'est finalement rétractée, sur ordre de Lula. Mais Viegas voulait plus : la démission de son commandant en chef, le général Francisco Albuquerque. Lula s'étant refusé à le faire, c'est le ministre qui a rendu son tablier, invoquant «la persistance de l'autoritarisme, incompatible avec la démocratie».
Albuquerque a il est vrai des soutiens au sein de la formation du Président, le Parti des travailleurs. Mais la démission de ce diplomate de gauche montre surtout, qu'à l'instar d