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Libération

Madame Arafat verrouille la succession

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En affrontant les dirigeants palestiniens, Souha est soupçonnée de ne s'intéresser qu'à la fortune du raïs.
publié le 9 novembre 2004 à 2h56

Gaza envoyé spécial

La longue agonie de Yasser Arafat tourne au vaudeville. Son épouse, Souha, qui se trouve à son chevet depuis son hospitalisation à Clamart, est partie hier en guerre contre ses principaux successeurs. Dans une déclaration à la chaîne satellitaire arabe Al-Jezira, elle les accuse de vouloir tuer son mari. «Une poignée (de gens) qui cherche à hériter du pouvoir vient à Paris pour tenter de l'enterrer vivant», a-t-elle lancé. Elle vise le numéro deux de l'OLP, Mahmoud Abbas, le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, et son chef de la diplomatie, Nabil Chaath, qui avaient annoncé leur départ pour la capitale française. Après avoir reporté son voyage, cette délégation palestinienne s'est posée hier soir au Bourget. Officiellement, elle vient «remercier» Jacques Chirac ­ qui la recevra cet après-midi. La rumeur prête surtout à ces émissaires l'intention d'annoncer enfin le décès d'Arafat.

A l'inverse des médecins de l'hôpital Percy qui, sous couvert de l'anonymat, parlent depuis jeudi de «mort cérébrale», et des dirigeants palestiniens, qui préfèrent évoquer un «coma réversible», Souha Arafat affirme dans son «appel au peuple» que son mari «se porte bien et va regagner sa patrie». Ses accusations de «complot» soulèvent un immense tollé. Le président du Parlement, Raouhi Fattouh, somme la jeune femme de présenter des excuses. Un autre haut responsable, Tayeb Abdelrahim, dénonce un tissu «d'inepties».

Polémique. Dans les rues de Gaza, la population se montre enc