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Libération
Arafat

Souha, la sourcilleuse gardienne du temple.

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Tenue à l'écart jusque-là, elle s'est imposée à tous depuis l'arrivée de son mari en France.
publié le 10 novembre 2004 à 2h57

Elle fait le guet à l'hôpital militaire de Clamart, campe au chevet de son mari agonisant, censure les informations sur sa santé et filtre ses moindres visites. Elle récuse ceux qui le disent déjà mort et, contre toute attente, le proclame «bien portant». Pis, au risque d'accroître le chaos, elle crie au «complot» et accuse ses anciens compagnons d'armes de vouloir «l'enterrer vivant». Depuis l'arrivée en France du leader palestinien, il y a treize jours, Souha Arafat s'est transformée en gardienne d'un temple très convoité. Un rôle improbable pour une femme qui n'avait jusque-là jamais pu trouver sa place auprès d'un dirigeant érigé en symbole.

Mariage secret. Rejetée dès le début par les caciques de l'OLP, elle n'a jamais apprécié la vie de garnison de son époux. Lorsqu'elle est venue fin octobre le rechercher moribond à Ramallah, parmi les ruines de la Mouqata'a ­ son quartier général ­, ils ne s'étaient pas revus depuis trois ans.

Née dans cette même ville, en 1963, elle appartient à une riche famille chrétienne. Son père, Daoud Tawil, est directeur de banque. Sa mère, Raymonda Hawa-Tawil, fait figure de pionnière dans le mouvement nationaliste palestinien. Dans les années 70, cette dernière s'impose comme l'une des personnalités les plus marquantes de la Cisjordanie. Féministe, patriote, elle organise des manifestations, rameute la presse étrangère, engage le dialogue avec des Israéliens. Comme femme arabe et habitante d'un territoire occupé, elle se cons