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Libération

Les Rwandais, frères de génocide au Darfour.

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Kigali a envoyé 240 soldats dans la province soudanaise en proie à un conflit meurtrier.
publié le 11 novembre 2004 à 2h58

Kigali correspondance

«Nous n'intervenons pas là-bas parce qu'on donne tel ou tel nom au drame qui se passe au Darfour. Nous ne faisons que répondre à la souffrance des populations et surtout à l'appel de l'Union africaine. Cela aurait pu être aussi bien au Liberia ou en Sierra Leone.» Le ministre des Affaires étrangères rwandais, Charles Murigande, prend bien soin de ne jamais prononcer le mot de «génocide», employé par les Etats-Unis pour qualifier la situation au Darfour, à l'ouest du Soudan, où un conflit a provoqué des dizaines de milliers de morts depuis février 2003. Le Rwanda a été victime d'un génocide en 1994, qui a fait près d'un million de morts, des Tutsis, en majorité, et des Hutus modérés.

Danger imminent. Il y a une dizaine de jours, Kigali a envoyé un contingent de 240 soldats sur place, après un premier déploiement à la mi-août de 350 militaires rwandais et nigérians. Leur mandat les autorise à protéger les observateurs de l'Union africaine, à défendre les organisations internationales, mais aussi les populations en situation de danger imminent. «Nous sommes un petit pays, nous n'avons pas la possibilité de faire des investigations sur place, ajoute encore Charles Murigande. Laissons cela à d'autres instances plus qualifiées. Que la population soit déplacée et que l'insécurité règne, ce sont des faits. Le Soudan, laissé à lui-même, ne pouvait pas résoudre ces problèmes.»

Kigali prend des gants pour ne pas condamner officiellement un autre pays africain, le Sou