Alors que le calme revenait hier à Abidjan, Paris souhaite désormais ménager le président ivoirien Laurent Gbagbo, en l'innocentant de toute responsabilité directe dans le bombardement contre les soldats français. «Depuis le début, nous sommes persuadés que l'ordre n'a pas été donné par le président Gbagbo», a affirmé hier le général Henri Bentégeat, chef d'état-major des armées.
L'attaque de samedi qui a fait 9 morts était bien «délibérée», mais «nous ignorons qui a donné l'ordre» : «Le pilote de l'avion ? Quelqu'un de plus haut placé dans la chaîne de commandement ?» Peu importe, puisqu'il n'est «pas envisageable» que ce soit le président Gbagbo.
«Les autorités militaires françaises n'ont pas besoin de le savoir pour travailler avec les Forces armées nationales de Côte-d'Ivoire (Fanci). Nous n'avons aucun problème avec la grande majorité d'entre elles», a indiqué le chef d'état-major. On passe donc l'éponge.
Des propos très diplomatiques, alors que la France entend sauver les accords de Marcoussis et «profiter du traumatisme (de ces derniers jours, ndlr) pour relancer le processus politique en Côte-d'Ivoire».
Quant à la destruction de l'aviation ivoirienne, qui a provoqué la colère des «patriotes», c'était «une riposte et une mesure de précaution» pour éviter de nouvelles attaques contre les soldats français, a assuré le général Bentégeat. Jacques Chirac a demandé personnellement la neutralisation de l'ensemble des moyens aériens, après la destruction des deux Sukhoi 25, o