Pékin, Tokyo de nos correspondants
Effroi et colère au Japon, mutisme en Chine... Après quarante-huit heures de tergiversations, les autorités japonaises ont désigné, vendredi, la nationalité du sous-marin entré mercredi dans les eaux territoriales nippones : il était chinois. Tokyo a protesté vigoureusement auprès de Pékin. La Chine est restée muette.
Deux destroyers et un avion de reconnaissance P-3C nippons ont pris en chasse le mystérieux submersible entré durant près de deux heures dans les eaux du Japon, à environ 300 km au sud-ouest d'Okinawa. La poursuite s'est achevée vendredi sans résultat, mais, à Tokyo, le ministère de la Défense a estimé qu'il s'agissait vraisemblablement d'un «sous-marin nucléaire de classe Han de la marine chinoise».
Craintes. C'est l'un des plus sérieux accrocs depuis la normalisation des relations sino-japonaises, en septembre 1972, et surtout le révélateur de l'état exécrable des relations entre les deux pays. Alors que les rapports commerciaux progressent, les relations politiques sont gelées : Pékin refuse tout contact au sommet entre les deux pays. Côté japonais, cet incident naval est tombé à pic pour confirmer les pires craintes : l'Agence de défense nippone vient en effet de soumettre au gouvernement un plan de défense révisé prenant en compte l'éventualité d'une attaque chinoise...
Au coeur de cette brouille, un cocktail détonant de séquelles historiques jamais surmontées, et de querelles territoriales qui attisent le nationalisme de pa