Madrid intérim
«Orain herria, orain bakea (Maintenant le peuple, maintenant la paix, ndlr).» Dans un long document présenté devant 15 000 personnes dans une ambiance exaltée au Vélodrome de Saint-Sébastien, la formation indépendantiste radicale basque Batasuna, interdite par la justice espagnole, a opéré un changement drastique de sa stratégie, hier, optant pour demander «la mise en oeuvre d'un processus de dialogue politique multilatérale» au Pays basque. Le porte-parole de Batasuna, Arnaldo Otegi, ancien d'ETA, qui a lu le programme, a notamment demandé l'organisation d'un référendum dans des conditions «pacifiques et démocratiques».
Ce n'est bien sûr pas un appel solennel demandant à ETA de déposer les armes, comme l'auraient voulu des personnalités politiques espagnoles, mais Batasuna, considéré comme le bras politique de l'organisation armée, lance néanmoins un appel voilé aux activistes en faveur de la paix. Un séisme dans le monde de la gauche indépendantiste dont un des slogans favoris était jusqu'ici : «La lutte est l'unique chemin.»
Deux accords. Dans le document qui repose sur «l'étude des sept dernières années du conflit basque (1997-2004)», Batasuna estime notamment que «la sortie du conflit» ne pourra s'effectuer qu'après deux accords : un premier entre les parties prenantes au Pays basque et un second entre ETA et les Etats espagnol et français. C'est clairement un appel du pied à la réouverture de négociations entre ETA et le gouvernement espagnol. Entre 1998 et