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Analyse

La bataille de Fallouja déchire les irakiens

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Si la victoire militaire semble acquise, les conséquences politiques sont déjà visibles : Premier ministre discrédité et division sunnites-chiites.
publié le 16 novembre 2004 à 3h01

Du jamais-vu encore à Bagdad : l'ambassade de Pologne (pays membre de la coalition), en plein centre de la capitale, a été attaquée dimanche soir par un commando de la guérilla islamiste. Les assaillants, qui étaient entre dix et quinze, ont pu être repoussés mais les combats ont duré... une demi-heure. La même nuit, on s'est battu dans la grande rue Haïfa, toujours au centre-ville, pendant au moins une heure. A Bagdad encore, pas moins de cinq grands quartiers, tous sunnites, sont aujourd'hui considérés comme sérieusement infiltrés par les moudjahidin.

Ramadi aux mains de la guérilla, Mossoul libéré

L'armée américaine a beau avoir pris le sanctuaire islamiste de Fallouja, où les affrontements se poursuivaient encore hier, la situation sécuritaire continue de se détériorer rapidement partout ailleurs. Plus à l'ouest, la ville de Ramadi est aux mains de la guérilla. Mossoul, la capitale du Nord, a été prise et conservée pendant trois jours par les insurgés. Selon une source proche de la guérilla, ce sont les peshmergas (miliciens kurdes) qui, au côté des soldats américains, reprendraient actuellement aux moudjahidin cette ville de plus d'un million d'habitants. Les mêmes peshmergas sont déjà suspectés de former le gros de la garde nationale irakienne qui épaule les marines dans les combats de Fallouja, au risque d'exacerber davantage les tensions qui existent entre les différentes communautés irakiennes. Même si la victoire américaine à Fallouja n'a rien d'étonnant, tant le rapport des forces en présence est déséquilibré ­