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Libération

Le Hamas récupère la mort d'Arafat

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Appelant à l'«unité palestinienne», le parti islamiste tente de se rapprocher de l'Autorité.
publié le 16 novembre 2004 à 3h01

Gaza, Ramallah envoyés spéciaux

Opposés dans la vie, les voilà réunis dans la mort. Sur l'affiche du Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, son fondateur tué en mars par l'armée israélienne, tient la main de Yasser Arafat aujourd'hui défunt. «Ensemble pour la Palestine», peut-on lire au-dessus de l'immense photo déployée sur l'une des places de Ramallah. Comme tout le monde, le mouvement islamiste porte le deuil d'un homme qu'il n'hésitait pas, quelques années plus tôt, à accuser de traîtrise.

Ses dirigeants ont rendu un hommage appuyé au président palestinien dès l'annonce de son décès. «C'était un grand symbole, qui a beaucoup fait pour son peuple», déclarait jeudi Khaled Meshal, un leader en exil, sur les ondes d'une radio locale. «Nous présentons nos condoléances», proclamait-on à peine la nouvelle connue des haut-parleurs d'une mosquée du quartier de Cheikh Radwan, à Gaza, entre deux sourates du Coran.

Les islamistes palestiniens en feraient presque l'un des leurs. Ils exagèrent des liens qu'ils se gardaient bien d'évoquer par le passé. «Durant sa jeunesse, il n'était pas seulement un sympathisant, mais un membre des Frères musulmans. Après, il a pris ses distances, affirme Raed Abou Daïer, le directeur d'Al-Aqsa, la radio du Hamas. Si Yasser Arafat et le cheikh Yassine divergeaient sur les moyens, ils poursuivaient le même but.»

Conflit interne. Oubliés les accords «impies» d'Oslo et les vagues d'arrestations. Raed Abou Daïer a lui-même été emprisonné pendant un an et demi par la