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Libération

Abidjan voit l'embargo de l'ONU comme une «chance»

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Michel Barnier se félicite de l'interdiction des ventes d'armes à la Côte-d'Ivoire.
publié le 17 novembre 2004 à 3h02

Abidjan envoyé spécial

Abidjan a accueilli dans le calme, mais avec un fort sentiment d'injustice, l'adoption lundi par l'ONU d'un embargo immédiat sur les armes à destination de la Côte-d'Ivoire. Les autorités ont appelé les Ivoiriens à ne pas «paniquer». «De nombreux pays vivent, ou ont vécu, sous embargo, et ils s'en sont très bien tirés», a déclaré hier un responsable du parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), citant les exemples de Cuba, du Zimbabwe et, plus étonnant, de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid. L'un des «faucons» du régime, le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a même estimé que cet embargo pouvait être une «chance» pour eux, invitant les Ivoiriens à ne compter que sur eux-mêmes pour sortir le pays de la crise.

Mais ces déclarations rassurantes cachent mal l'amertume du régime de Gbagbo, qui accuse la France de poursuivre par d'autres moyens sa «guerre injuste» contre la Côte-d'Ivoire. «La raison du plus fort est toujours la meilleure», commentait la télévision officielle, ajoutant que Jacques Chirac avait recouru à sa «puissance visible et invisible» pour obtenir le feu vert du Conseil de sécurité. L'embargo contrarie la volonté de Gbagbo de reconstituer sa flotte aérienne, détruite le 6 novembre par la force Licorne à la suite du bombardement de Bouaké. «Si la France pense qu'elle peut ainsi nous empêcher de reconquérir le nord du pays, elle se trompe lourdement», affirmait un conseiller présidentiel.

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