Washington de notre correspondant
C'est avec une fierté non dissimulée que George W. Bush a annoncé, hier, la nomination de sa fidèle conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, à la tête du département d'Etat. Pour tous ceux qui rêvaient d'un recentrage de la politique étrangère américaine, cette nomination n'est pas un bon présage : Bush confirme son intention d'avoir les mains libres pour poursuivre sa politique. C'est sa propre voix qui est désormais au département d'Etat. Il aurait pu faire le choix du «sang neuf». Il a préféré nommer sa plus fidèle conseillère, au risque d'accroître un peu plus l'impression de vase clos que donne son administration. Il a fait un choix similaire à la Justice, en nommant un autre de ses plus loyaux conseillers, Alberto Gonzales. Et, pour remplacer Rice à la tête du Conseil à la sécurité nationale, il a désigné hier Steve Hadley, le bras droit de celle-ci...
Réécriture. Condoleezza Rice a été formée à l'école du «réalisme», loin du militarisme des néoconservateurs. Elle croit en l'efficacité de la diplomatie. Mais elle n'a pas toujours pris position en faveur du modéré Colin Powell lorsque ce dernier tentait de résister aux pressions des faucons, Cheney et Rumsfeld. Lorsque, après le 11 septembre 2001, le département d'Etat avait rédigé un texte redéfinissant la stratégie de sécurité nationale, elle en avait exigé la réécriture complète, estimant nécessaire de marquer une claire rupture avec le passé. Au plus fort du bras de fer