São Paulo de notre correspondante

L'ombre de la police pèse sur le massacre à l'arme blanche de sept sans-domicile fixe survenu en août, dans le centre-ville de São Paulo. Selon l'enquête, qui vient d'être conclue, la tuerie a en effet été perpétrée par deux policiers, Jayner Aurélio Porfírio et Marcos Martins Garcia, aidés par un vigile clandestin, Francisco Luiz dos Santos. Les trois hommes ont été placés en détention préventive.

Trafic de drogue. Pour les enquêteurs, le mobile du crime était double : réduire au silence les SDF qui savaient que les policiers étaient impliqués dans le trafic de drogue, florissant dans le centre-ville, que l'on surnomme ici «Cracolandia», mais aussi punir certains d'entre eux qui auraient omis de leur payer la drogue.

De son côté, la Pastorale du peuple de la rue, liée à l'Eglise, avance un autre mobile possible, négligé selon elle par l'enquête. Pour cette organisation non-gouvernementale, des sociétés clandestines de sécurité privée agissant dans la région auraient voulu montrer leur «efficacité» aux commerçants désireux de se débarrasser des SDF, accusés de survivre du chapardage et du trafic de drogue. Or ces «sociétés» emploient souvent des policiers ou d'anciens policiers, quand ils n'en sont pas les patrons.

Jayner Aurélio Porfírio et Marcos Martins Garcia étant à la fois accusés de trafic de drogue et d'agir comme vigiles clandestins, dans le cadre d'une autre enquête, les deux thèses sont possibles. D'autant que la corruption et la viol