São Paulo de notre correspondante
C'est la débandade dans la maison Lula. Depuis le 4 novembre, six de ses proches conseillers ont démissionné. Jeudi, c'est Carlos Lessa, président de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), l'une des plus grandes banques de développement au monde, qui est parti. Nationaliste de gauche, Lessa a été limogé par le chef de l'Etat à cause de ses critiques incessantes de la politique économique «cauchemardesque», selon lui , qu'il accuse de ne profiter qu'aux marchés financiers. Il refusait également de se soumettre au ministre de l'Industrie, auquel il est pourtant subordonné.
Lessa a restitué son rôle de financement de l'industrie à la BNDES, devenue aussi le «bras diplomatique» de Lula, en finançant des projets d'infrastructure en Amérique latine, au nom de l'intégration régionale voulue par le Président pour faire contrepoids aux Etats-Unis.
Sa démission est vue comme une défaite du courant dit développementiste, qui défend l'intervention de l'Etat dans l'économie et dont il était l'une des principales figures au sein du gouvernement, aux côtés de José Dirceu, le Premier ministre. Elle sonne comme une victoire pour la Banque centrale et le ministre des Finances, Antonio Palocci, de la droite du Parti des travailleurs (PT), la formation du Président, qui ne jurent, eux, que par l'austérité fiscale et monétaire prônée par le FMI.
Prélude à la réforme ministérielle souhaitée par Lula pour «accommoder» son principal allié