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Libération

L'armée israélienne rattrapée par ses bavures

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publié le 22 novembre 2004 à 3h05

Jérusalem de notre correspondant

«Bavures» à répétition. Au bout de quatre ans d'Intifada, l'armée israélienne affronte au grand jour des affaires le plus souvent gardées dans le secret des unités. En fin de semaine dernière, le procureur général de l'armée a diligenté une enquête de la police militaire sur une affaire de photos humiliantes de Palestiniens abattus, prises par différentes troupes.

Trophées. Une enquête du quotidien Yediot Aharonot de vendredi avait révélé, photos à l'appui, cette pratique qui concerne aussi bien des conscrits que des réservistes servant dans les territoires occupés : poses triomphales devant les dépouilles de Palestiniens, cigarette dans la bouche d'un mort, sévices infligés aux cadavres, voire scènes de coups de grâce et autres trophées. Le chef d'état-major de Tsahal, Moché Yaalaon, a dénoncé ces faits : «Ce sont des actes qui transgressent toutes les normes et les valeurs que notre armée prône... Si ces faits sont avérés, ils sont terribles et n'ont pas leur place dans une armée juive et israélienne qui éduque selon des valeurs de combat et de respect de l'homme...»

Une autre affaire, qui risque d'ébranler la haute hiérarchie militaire, vient d'être déclenchée par la Haute Cour de justice. Le général Dan Haloutz, chef d'état-major adjoint et ex-commandant de l'armée de l'air, se voit mis en demeure d'expliquer «sa position morale», à la suite des propos tenus après la mort de 14 civils palestiniens dans les dommages collatéraux provoqués par