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Libération

Augusto Pinochet, la déchéance mais pas la ruine

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Si les accusations de violations des droits de l'homme ne l'ont pas conduit en prison, la découverte de ses comptes secrets a terni son image au Chili, où ses avoirs ont été gelés.
publié le 25 novembre 2004 à 3h10

Santiago de notre correspondante

Joyeux anniversaire Pinochet ! Pour ses 89 ans, qu'il fête aujourd'hui, le juge Sergio Muñoz a mis sous séquestre tous ses biens au Chili, ainsi que ceux de sa femme, ce qui représente plus de 4 millions de dollars. Ce magistrat est chargé de l'enquête sur la fortune de l'ancien dictateur, demandée par le service des impôts chiliens. Un coup dur de plus pour le général dont le prestige est déjà bien entamé. «Au Chili, Pinochet n'est plus désormais la figure d'antan, ornée de prestige et de pouvoir, constate l'avocat Javier Couso. Il est une figure déchue, isolée, rejetée par ses plus fervents partisans, qui lui souhaitent une seule chose pour son anniversaire, celle de mourir en paix et en silence.»

Plus de quatorze ans ont passé depuis qu'Augusto Pinochet n'est plus président de la république du Chili. Après dix-sept ans de dictature, plus de 3 000 assassinats, environ 35 000 personnes torturées et des milliers d'exilés. Depuis, l'ancien dictateur n'a pas passé un seul jour en prison, pas plus qu'il n'a été condamné pour ses crimes, coulant une douce retraite dans sa résidence de la Dehesa, quartier résidentiel de Santiago. Le vieux caudillo est pourtant visé par deux instructions. L'une l'implique dans dix-neuf crimes commis au cours du plan Condor (1), l'autre concerne ses comptes secrets à la banque américaine Riggs révélant une fortune de plus de 12 millions de dollars à l'origine douteuse.

«Figure respectable». Mais l'âge, la «démence» et