Rome de notre correspondant
Plus de 80 % des magistrats italiens ont fait grève, hier, pour protester contre la réforme de la justice sur le point d'être adoptée au Parlement par la majorité de Silvio Berlusconi. Alors que celui-ci est en attente du verdict du procès de Milan, où il risque huit ans de réclusion pour corruption, le projet est considéré par les intéressés comme une atteinte à leur indépendance et une volonté de les soumettre au pouvoir politique. La réforme prévoit notamment la séparation des fonctions de juge et de procureur alors que, jusqu'à présent, les magistrats pouvaient passer aisément d'une carrière à l'autre; mais aussi l'interdiction pour les magistrats d'adhérer à un parti. Dans une lettre remise mardi au garde des Sceaux, Roberto Castelli, 4 500 magistrats dénoncent une loi «erronée et inconstitutionnelle». Une opinion en partie partagée par les avocats, également en grève hier, mais pour protester contre une nouvelle loi jugée «trop timide». Cette grève, la troisième depuis le début de l'année, constitue un nouvel épisode dans la lutte qui les oppose à Berlusconi et son entourage. Parallèlement à cette réforme, la majorité a tenté, mardi, de faire passer un amendement devant la commission de la justice du Parlement permettant de ramener la prescription des délits de corruption de magistrats de quinze à dix ans. A la grande satisfaction de Cesare Previti, très proche collaborateur du Cavaliere, condamné en première instance à onze ans de prison pou