Jérusalem de notre correspondant

Se présentera-t-il ou non ? Entretenu depuis plusieurs jours, le suspense autour de la candidature de Marwan Barghouti à la tête de l'Autorité palestinienne s'est précipité, hier, à quelques heures de la réunion du Comité révolutionnaire du Fatah chargé d'entériner la candidature, presque officielle, de Mahmoud Abbas, déjà désigné par le Comité central du Fatah.

Différentes sources du Fatah assuraient qu'il est candidat, mais ses avocats, qui relaient d'ordinaire ses messages, n'ont pas confirmé cette annonce. Marwan Barghouti avait déclaré qu'il donnerait sa réponse définitive le 29 de ce mois, alors que son épouse, Fadwa, a multiplié ces dernières semaines les déclarations de sa candidature.

Selon certains analystes, cette annonce faite avant que le Comité révolutionnaire, instance secondaire du Fatah, ne se réunisse est une manière de traduire le mécontentement des Tanzim, les jeunes du Fatah, dont Barghouti a été le chef en Cisjordanie. Sa condamnation, en juin 2004, à cinq peines de perpétuité par Israël n'a pas entamé sa popularité. Loin de là. Ces derniers jours, des pétitions circulaient dans les territoires en faveur de sa candidature. De plus, les sondages lui donnent un avantage certain sur la «vieille garde».

Sous des dehors combatifs, Marwan Barghouti, à 45 ans, semble à même de faire accepter par son peuple des compromis que ce dernier rejetterait de la part des «gens de Tunis», bien en peine de succéder à Yasser Arafat. En prison,