La crise ukrainienne a connu un nouveau rebondissement hier, quand la Cour suprême a suspendu la proclamation officielle du résultat de la présidentielle de dimanche. La plus haute instance judiciaire a estimé que la victoire du pro-Russe Victor Ianoukovitch ne serait pas valide tant que l'appel de l'opposition, emmenée par le perdant, Victor Iouchtchenko, n'aurait pas été examiné. La décision de la cour a été aussitôt saluée par Victor Iouchtchenko : «C'est une petite compensation pour ce que nous avons enduré. Nous sommes sur la bonne voie.»
Le reste de la journée a été marqué par l'intervention d'une médiation polonaise, emmenée par Lech Walesa, prix Nobel de la paix et chef historique du syndicat Solidarité, accompagné de l'actuel président polonais, Aleksander Kwasniewski. Ce dernier a proposé un «plan en trois points» pour résoudre la crise. Le projet prévoit la vérification des résultats contestés des élections, le non-recours à la force et une table ronde entre les deux camps. Parallèlement, les appels de l'opposition ukrainienne à la grève générale et au blocage des transports ont commencé à se concrétiser dans l'ouest du pays, où des routes ont été coupées. La désobéissance s'est aussi organisée du côté des institutions. L'assemblée régionale de Lviv (ouest) a ainsi déclaré qu'elle n'obéirait qu'à Victor Iouchtchenko et a appelé les autres régions à suivre son exemple. Le vice-ministre de l'Economie et de l'Intégration européenne, Oleh Haïdouk, a pour sa part annonc