Après les bombardements et les violences, c'est désormais la bataille des images qui fait rage en Côte-d'Ivoire. Les belligérants sont les mêmes qu'il y a trois semaines : d'un côté les Français, de l'autre les partisans du président Gbagbo. L'affrontement porte aujourd'hui sur le nombre d'Ivoiriens tués par l'armée française (Libération de vendredi). Celle-ci reconnaît implicitement avoir tué des civils, mais, selon nos informations, elle ne dispose d'aucun bilan précis. «Nous n'avons jamais dit qu'il n'y avait pas eu de morts», indique le porte-parole de l'état-major, qui ajoute que la force Licorne a «agi en état de légitime défense, après des tirs de sommation et avec le maximum de retenue».
Vendredi, le ministère ivoirien de la santé a présenté son bilan, légèrement en retrait sur les chiffres précédents, mais qui ne concerne que les civils. «57 décès, 2 226 blessés par balle, éclats d'obus, piétinement ou étouffement» ont été enregistrés après «les événements qui se sont produits suite aux actions de représailles engagées par les troupes françaises», précise le communiqué. Une formulation prudente, qui évite d'accuser directement l'armée française.
«Guerre des six jours».
Les militants pro-Gbagbo et la télévision ivoirienne ne s'embarrassent pas de telles prudences, comme l'illustre un film de 38 minutes, intitulé La guerre des six jours de la France contre la Côte-d'Ivoire. Gravée sur CD, cette compilation d'images a été tirée à 10 000 exemplaires. Elle se veut une «répl