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Interview

«La Russie ne renoncera jamais à l'Ukraine»

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Ioulia Mostovaïa, éditorialiste de l'hebdomadaire «Zerkalo Nedeli», analyse la stratégie russe:
publié le 29 novembre 2004 à 3h13
(mis à jour le 29 novembre 2004 à 3h13)

L'Ukraine est menacée d'éclatement par le séparatisme des régions russophones situées à l'est et au sud du pays. Hier, la majorité d'entre elles s'est réunie en congrès pour envisager des mesures d'autonomie en cas de victoire du camp réformateur. L'éditorialiste Ioulia Mostovaïa, de l'influent hebdomadaire Zerkalo Nedeli (le Miroir de la semaine), répond à nos questions sur le jeu de la Russie.

Voyez-vous la main de Moscou dans les mouvements qui se passent actuellement à l'est de l'Ukraine ?

Tout ce que nous essayons de régler maintenant a été inspiré par Moscou. A l'origine, pourtant, il n'y avait aucune raison pour que Victor Ianoukovitch soit considéré comme le candidat prorusse. En tant que gouverneur du Donetsk, il n'a pas facilité les investissements russes dans sa région où ils sont les plus bas d'Ukraine. Depuis dix-huit mois qu'il est Premier ministre, aucune grande entreprise d'Ukraine n'a été privatisée par les Russes. Mais les conseillers politiques russes ont décidé de jouer cette carte. Avec le contrôle des médias, ils ont présenté Ianoukovitch comme l'homme de l'intégration avec la Russie et Iouchtchenko comme celui qui allait vendre le pays aux Etats-Unis parce que sa femme est une «espionne américaine». A l'Est, les gens sont très sensibles à ce genre de propos. Le pays s'est partagé en deux parties presque égales. Ce qui se passe maintenant à l'Est est dicté par l'administration du Président qui est en liaison avec le Kremlin. La Russie veu