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Libération

Londres était averti du putsch en Guinée-Equatoriale

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publié le 29 novembre 2004 à 3h13

A Londres

Les médias britanniques suivent avec passion les démêlés de Mark Thatcher, fils de la Dame de fer, accusé par la justice sud-africaine d'avoir été l'un des financiers du coup d'Etat fomenté en Guinée-Equatoriale. Mais ils cherchent aussi à comprendre ce que savaient les autorités britanniques. Jack Straw, le ministre des Affaires étrangères, a été obligé d'admettre début novembre qu'il avait été alerté en janvier, par des articles de presse. Mais hier, The Observer publiait une enquête de deux pages, affirmant que le Foreign Office a été directement informé dès la fin 2003 qu'une bande de mercenaires sud-africains était en cours de recrutement, et que deux bateaux, déguisés en banals chalutiers, devaient acheminer clandestinement des armes. L'Observer s'appuie sur les déclarations d'un homme au profil particulier, Johann Smith, ancien soldat des forces spéciales sud-africaines, reconverti en spécialiste des questions de sécurité. Smith aurait été avisé par deux anciens soldats d'un des bataillons les plus redoutés de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid de l'opération en cours. Et aurait alerté Londres, en transmettant deux rapports détaillés, par le biais des services secrets.

Le Sunday Times, qui a également eu accès à ces deux rapports secrets, préférait, hier, centrer ses attaques sur Peter Mandelson, homme clé de la pensée du New Labour, et désormais commissaire européen chargé du Commerce. Et affirmait que la police sud-africaine pourrait vouloir l'entendre