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Libération

11 mars: Aznar a la conscience tranquille.

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Il a dû s'expliquer, hier, sur les attentats de Madrid.
publié le 30 novembre 2004 à 3h14

Madrid intérim

«Il s'est présenté comme une victime d'une conspiration universelle qui comprenait : les terroristes, les autres partis, les journalistes, et tous les gens qui n'ont pas voté pour le Parti populaire. Il a voulu nous faire croire que la victime, c'était lui», estime José Blanco, secrétaire général du Parti socialiste espagnol à propos de la comparution, hier pendant plus de onze heures, de l'ex-chef du gouvernement José María Aznar devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 11 mars à Madrid, qui ont fait 191 morts et 1 900 blessés.

Manipulation. La comparution d'Aznar n'a pas donné beaucoup de réponses nouvelles, ni sur les attentats eux-mêmes, ni sur la manipulation ou non de l'information après le drame et juste avant les élections du 14 mars, finalement perdues par le Parti populaire d'Aznar. Le gouvernement d'alors, qui avait soutenu la guerre en Irak, aurait tenté de retarder la divulgation de la piste islamiste ­ supposée moins «favorable» électoralement ­ pour accréditer la thèse d'un attentat d'ETA.

«Ces attentats ont été le jour le plus dur de ma vie...» Veste et cravate sombres, Aznar a parfois versé dans le sentiment mais il s'est montré intraitable sur l'action gouvernementale, n'hésitant pas à se répéter, inébranlable. Il a ainsi répété à de multiples reprises que les attentats avaient eu comme objectif ­ outre «de tuer des innocents» ­ «de peser sur les élections». Il a aussi affirmé que son gouvernement avait été victime d'une