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Libération

Rapport accablant sur la torture au Chili

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Le président Lagos promet une retraite aux victimes de la dictature.
publié le 30 novembre 2004 à 3h14

Santiago de notre correspondante

«La détention politique et les tortures ont constitué une pratique institutionnelle de l'Etat, qui est absolument inacceptable et étrangère à la tradition historique du Chili.» C'est par ces mots que le président Ricardo Lagos a clos, dimanche, le processus de reconnaissance par l'Etat chilien des violations des droits de l'homme commises sous la dictature de Pinochet (1973-1990). Après, notamment, le rapport Rettig sur les disparus et les exécutions politiques, publié en 1991, le Président a rendu public le rapport de la commission Valech ­ du nom de l'évêque qui l'a présidée. Un document de 1 200 pages qui recueille sur un an plus de 35 000 témoignages de tortures et de détentions politiques venus de tout le Chili et de 40 pays. Des témoignages qualifiés de «bouleversants» et «difficiles à lire» par Lagos du fait de leur cruauté, mais aussi de leur caractère massif, la torture ayant aussi bien concerné les hommes, que les femmes et les adolescents.

Aux 27 255 victimes reconnues par la commission, le Président s'est engagé à verser une pension de retraite d'environ 143 euros par mois ­ ce qui correspond à la retraite minimum et demie au Chili ­ en complément de la retraite déjà perçue (les femmes y accèdent à 60 ans, les hommes à 65 ans). Il présentera sous peu un projet de loi au Congrès dans ce sens. Les victimes auront également un accès facilité à la santé, à l'éducation et au logement, et leur casier judiciaire, qui compte encore les arre