L'armée française a tué «une vingtaine» d'Ivoiriens, civils ou militaires, au cours des affrontements à Abidjan du 6 au 9 novembre, a fini par reconnaître hier le ministère de la Défense. Les soldats de l'opération Licorne ont agi en état de «légitime défense élargie», a précisé le ministère. La quasi-totalité de ces morts ont été enregistrés lors de la descente des troupes françaises vers Abidjan et durant les combats sur l'aéroport. L'armée reste encore très vague sur les victimes des affrontements avec les civils. Trois semaines après les faits et sous la pression des témoignages (Libération du 26 et du 27 novembre), les autorités militaires ont fourni un premier bilan, qui ne prétend pas être exhaustif. Cette «vingtaine» de morts semble donc être un chiffre minimum.
Vendredi, le ministère ivoirien de la Santé avançait le chiffre de 57 morts, en se gardant de les attribuer tous à l'armée française. De son côté, la Fédération internationale des droits de l'homme (1) a estimé hier que «les tirs [de l'armée française] auraient fait, selon une série de sources concordantes, une soixantaine de morts et plus d'un millier de blessés».
Violence. Côté français, l'armée a recensé 78 blessés dans ses rangs. S'y ajoutent les 9 morts et 37 blessés du bombardement ivoirien sur la base de Bouaké, le 6 novembre. Ces chiffres témoignent de la violence des affrontements, notamment autour de l'hôtel Ivoire et des ponts d'Abidjan, comme le montrent les images diffusées hier soir sur Canal + da