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Libération

Raúl Rivero, sur un air de Cuba libre

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publié le 1er décembre 2004 à 3h15

«On vient de m'informer que je suis mort/ La presse officielle l'a annoncé entre ses lignes.» C'était il y a plus de dix ans. Raúl Rivero répondait ainsi, par un poème, à sa mort (politique), annoncée dans la presse officielle cubaine qui le qualifiait alors d'«ennemi de la révolution». Sans citer de nom : car ainsi, «entre les lignes», condamne la presse aux ordres du dictateur Fidel Castro.

Raúl Rivero, journaliste et poète, le plus connu des dissidents emprisonnés, a été relâché hier, officiellement pour «raisons de santé» et reste en «liberté conditionnelle», liberté surveillée. Mais plus de 300 détenus politiques sont toujours emprisonnés. Le 23 novembre, Raúl Rivero «fêtait» ses 59 ans, dont plus d'un et demi dans un cachot castriste de 6 m2. Prisonnier n° 710. Un droit de visite tous les trois mois. Il avait été condamné en avril 2003 à vingt ans de prison, après un procès sommaire, au cours duquel il fut accusé, entre autres, de «fréquenter des éléments antisociaux», de «manifester des opinions grossières à l'encontre du processus révolutionnaire» et de se montrer «irrespectueux des normes de vie sociale». Preuve à charge : un ordinateur portable.

Répression. Raúl Rivero avait été arrêté durant la rafle du 18 au 21 mars 2003, au cours de laquelle 75 opposants ont été détenus avant d'être condamnés à des peines allant jusqu'à vingt-huit ans de prison. Castro profitait du déclenchement de l'offensive américaine en Irak ­ dans la nuit du 19 au 20 ­, qui accaparait l'opini