Kiev envoyée spéciale
De la patience, Victor Iouchtchenko en a à revendre. De la ténacité aussi. Cravaté d'orange, le chef de l'opposition ukrainienne se pose en homme d'Etat. Il sait qu'il approche de son but : la reconnaissance de la fraude qui l'a privé de sa victoire à la présidentielle du 21 novembre et la répétition du second tour. Recevant hier la presse française dans un des élégants bureaux de son mouvement, il assure que tout est maintenant «une question de quatre ou cinq jours». Il faut «un ou deux jours» pour que la Cour suprême statue sur la plainte de l'opposition, puis «un ou deux jours» pour que la Commission centrale électorale, qui avait proclamé vainqueur son adversaire, révise sa décision, et enfin «une journée pour que le Parlement fixe par ordonnance une date pour un nouveau scrutin». Le Parlement a formé à Kiev un groupe de travail chargé d'amender la loi électorale pour permettre un nouveau second tour, une éventualité qui n'existait pas légalement. Ce texte devrait également supprimer toutes les dispositions douteuses qui ont mené à la fraude électorale, comme le vote dans un bureau qui n'est pas celui de l'électeur sur présentation d'un simple papier ou le vote à la maison.
Le chef des réformateurs n'entend pas accepter un nouveau scrutin complet comme le souhaitent le vainqueur déclaré du scrutin, Victor Ianoukovitch, et le président sortant, Léonid Koutchma. «Il y a déjà eu un premier et un second tour. Il serait logique que le processus soit mené à