Bucarest de notre correspondant
Tout en maintenant ses accusations de «fraudes massives», Traian Basescu, maire de Bucarest et leader de l'opposition libérale Justice et Vérité (DA), a finalement annoncé «accepter» les résultats des élections législatives et présidentielle de dimanche. Ces scrutins ont été remportés par le PSD (social-démocrate ex-communiste) d'Adrian Nastase, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec 40,9 % des voix contre 33,9 % pour son principal challenger.
L'OSCE (l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) a critiqué certaines «irrégularités» dans le scrutin tout en reconnaissant sa validité et l'Union européenne, avec qui Bucarest devrait commencer en 2007 les négociations d'adhésion, a fait de même. L'opposition roumaine et plusieurs journaux n'en continuent pas moins de dénoncer l'«incompétence» et la «soumission au pouvoir» du Bureau électoral central (BEC).
Tourisme électoral.
Les «incidents» reconnus portent sur 17 000 bulletins de vote disparus et sur au moins 1,2 million de personnes qui ont pu voter plusieurs fois, grâce au système des listes électorales «supplémentaires», selon le très officiel Institut national de la statistique. L'opération n'est pas nouvelle en Roumanie, mais jamais elle n'avait pris une telle ampleur. Cela s'appelle le «tourisme électoral» : le jour du vote, des milliers de Roumains, pris par une étrange soif du voyage, ont sillonné le pays, s'arrêtant dans chaque village pour une «pause vote».