Santiago du Chili
de notre correspondante
A 89 ans, l'ancien dictateur Augusto Pinochet n'aura jamais eu autant de casseroles judiciaires à traîner. Vendredi, le Chili a appris qu'il trafiquait ses notes de frais pour ses voyages officiels. Pinochet a ainsi gardé près de 7 millions de dollars de viatiques reçus à l'occasion de ses déplacements à l'étranger entre 1974 et 1977, selon un document confidentiel du ministère de la Défense. Le document, dévoilé par Patricia Verdugo, auteur d'une dizaine de livres, a été remis à la justice chilienne qui enquête actuellement sur les comptes bancaires secrets que possédait le dictateur aux Etats-Unis.
Petite victoire. La veille, la cour d'appel de Santiago avait levé son immunité pour la troisième fois. Une immunité dont Pinochet bénéficie en sa qualité d'ancien président autoproclamé du Chili (1973-1990). Par 14 voix contre 9, la cour a estimé qu'il existait des «antécédents suffisants» concernant le double assassinat du général Carlos Prats et de sa femme Sofía Cuthbert.
Le prédécesseur de Pinochet au poste de commandant en chef de l'armée de terre, ministre de l'Intérieur du gouvernement Allende, refusa de participer au coup d'Etat du 11 septembre 1973 et s'exila, avec sa femme, en Argentine. Le 30 septembre 1974, leur voiture explosait à Buenos Aires. Cette opération aurait été menée dans le cadre du plan Condor (1) par la Dina, la police politique de l'ancien dictateur.
Si la décision de la cour d'appel peut être annulée par la Co