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Libération

Côte-d'Ivoire: promesse de Gbagbo

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Devant le président sud-africain Mbeki, il a accepté de modifier les conditions d'éligibilité à la présidence.
publié le 6 décembre 2004 à 3h20

Un pays africain va-t-il réussir là où la France, ancienne puissance coloniale, a échoué? En mission de bons offices en Côte-d'Ivoire, le président sud-africain Thabo Mbeki a remporté en apparence un premier succès. Son homologue ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé sa décision de soumettre «immédiatement» à l'Assemblée nationale la modification des conditions d'éligibilité à la présidence de la République. Une mesure prévue dans les accords de Marcoussis de janvier 2003, mais restée lettre morte.

Ouattara exclu. En stipulant qu'il faut être né de père et de mère ivoiriens pour se présenter à la présidentielle, l'article 35 de la Constitution exclut de la course le principal opposant, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, dont le père serait d'origine burkinabé, disent ses adversaires. C'est pour réparer cette «injustice» que les rebelles ont pris les armes en 2002. Après modification, toute personne née de père ou de mère ivoirien(e) serait habilitée à se présenter.

Le parti de Ouattara, le Rassemblement des républicains, a qualifié cette annonce de «bonne chose», tandis que les Forces nouvelles (ex-rebelles) affirmaient que Gbagbo ne «[tiendrait] pas ses promesses». Leur scepticisme s'explique par la volonté ­ réaffirmée ce week-end ­ du chef de l'Etat de soumettre la modification à référendum. Ce faisant, Gbagbo accule ses adversaires. Difficile, en effet, de lui reprocher de faire appel au peuple. Mais la tenue d'un tel scrutin suppose au préalable le désarmement des r