Kiev envoyée spéciale
Après la reconnaissance de la fraude, rien ne peut plus arrêter la victoire de l'opposition ukrainienne à la présidentielle, dont le second tour sera reconduit le 26 décembre. Toutefois, le pouvoir actuel, en premier lieu le président Koutchma, conserve des atouts qui peuvent rendre cette victoire bien amère.
«Le problème est que le président Koutchma ne veut pas partir à la retraite et qu'il veut garder le pouvoir en sous-main», a expliqué hier à la presse l'opposante Ioulia Timochenko en révélant que l'opposition avait essayé de lui offrir des «garanties» en échange de son retrait de la vie politique, comme ce fut le cas avec le président Chevardnadze à l'issue de la révolution de la rose en Géorgie. Selon Ioulia Timochenko, Koutchma «bloque le processus démocratique» pour «provoquer artificiellement une crise». «On voit que Koutchma veut conserver tout le système permettant une nouvelle fraude», souligne-t-elle.
Au Parlement. Samedi, l'opposition et la majorité se sont affrontées au Parlement à propos d'une réforme de la Constitution. L'opposition estime que le texte proposé prive le président de tout pouvoir, à tel point qu'«il n'est même plus besoin de l'élire car il n'aurait pas les moyens d'appliquer ses réformes». Remettre la totalité du pouvoir au Parlement, dit-elle, c'est en fait «donner le contrôle du pouvoir législatif à une institution dominée par des clans oligarchiques». Il faut au contraire, selon Ioulia Timochenko, «sauvegarder certaines