Istanbul de notre correspondant
L'Union européenne cristallise tous les espoirs des gays de Turquie encore plus «euroenthousiastes» que le reste de leurs concitoyens, qui à plus de 80 % espèrent un feu vert pour le début des négociations d'adhésion lors du sommet de Bruxelles, les 16 et 17 décembre. «Nous avons presque les mêmes problèmes, les mêmes difficultés que les homosexuels d'Europe, mais, au moins, eux ont leurs droits inscrits dans les codes civil ou pénal de leurs pays respectifs, alors que nous n'en avons pas», souligne Umut Guner, représentant du Kaos GL, un des deux groupes qui luttent pour la défense des droits des gays.
Célébrités. La grande majorité des Turcs n'aime pas les «pédés» et l'homosexualité est régulièrement dénoncée, notamment par les islamistes, comme une «déviation» sinon une «maladie». L'héritage des Ottomans, très tolérants en la matière, est bien oublié. Les médias font d'un côté l'éloge des célébrités, artistes, chanteurs, mannequins ou stylistes gays ou lesbiens, mais critiquent voire insultent les homosexuels ou les travestis qui luttent pour leurs droits, et ceux qui sont contraints de se prostituer dans les quartiers riches d'Istanbul.
Bannis de la société turque, les homosexuels ont quand même préparé une proposition de loi, avec le soutien d'un député social-démocrate, qui a préféré garder l'anonymat, «pour la reconnaissance de l'identité sexuelle et des autres droits des gays et lesbiennes». Composée de 12 articles, inspirée de la législa