La vie reprenait son cours normal, hier à Kiev, après le compromis politique trouvé la veille entre l'opposition et le pouvoir. Les manifestants ayant levé le blocus des bâtiments administratifs, les fonctionnaires ont pu reprendre le travail. Sur la place de l'Indépendance, où jusqu'à deux cent mille manifestants protestaient depuis dix-sept jours contre le résultat falsifié de la présidentielle du 21 novembre, ils n'étaient plus que quelques centaines dans la matinée.
Réforme constitutionnelle.
Le chef de l'opposition, Victor Iouchtchenko, quasiment assuré de l'emporter au nouveau second tour de scrutin, prévu le 26 décembre, avait appelé mercredi les manifestants à rentrer chez eux, tout en assurant qu'une veille serait maintenue. Peu avant, les députés avaient adopté une réforme constitutionnelle, prônée par le président sortant, Léonid Koutchma, et réduisant les pouvoirs présidentiels à partir de septembre 2005, et voté des amendements à la loi électorale réclamés par l'opposition et limitant les risques de fraude pour le 26 décembre.
Absent des médias qui, il y a peu, l'encensaient, le Premier ministre Victor Ianoukovitch, lâché par le pouvoir, se trouve depuis mercredi dans la région russophone de Donetsk, sa place forte dans l'est du pays. Il a qualifié hier de «coup d'Etat» le compromis intervenu au Parlement. Ianoukovitch, qui était à l'origine le candidat du pouvoir et avait reçu le bruyant soutien de Moscou, n'a quasiment plus aucune chance de l'emporter. Il ne pour