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Portrait

Lopez Obrador, présidentiable ciblé au Mexique

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Favori pour la présidence en 2006, le populaire maire de gauche de Mexico est l'objet de toutes les attaques.
publié le 10 décembre 2004 à 3h25

Mexico de notre correspondant

Après soixante et onze ans de régime autoritaire du PRI (de 1929 à 2000) et cinq ans de «transition démocratique», le Mexique peine à confirmer le cap du progrès. Scandales, coups bas et luttes de clans annoncent déjà la tonalité de la campagne présidentielle de 2006. Lopez Obrador, le sulfureux maire de gauche de la ville de Mexico, est aujourd'hui la seule personnalité à se démarquer pour succéder au président Vicente Fox dans deux ans. Mais attaqué sur tous les fronts, miné par les affaires, adoré des classes modestes et détesté des plus aisés, son avenir, comme celui du pays, se profile sous le double signe de l'incertitude et du malaise.

Le sourire en coin, souvent vêtu d'une simple chemise et d'un blouson, Andres Manuel Lopez Obrador, 50 ans, a su gagner les faveurs de nombreux Mexicains grâce à une image d'homme austère, travailleur et proche des humbles. La plupart des politiciens se déplacent en hélicoptères et en luxueux 4x4 : lui ne quitte jamais sa Nissan Tsuru, la voiture préférée des familles populaires. Ses rivaux s'affichent dans leurs haciendas, sur leurs yachts : lui est fier de son célibat et donne une conférence de presse tous les jours à 6 h 30. Les hommes publics sont accusés de piller les caisses de l'Etat : lui commence par offrir un petit chèque à toutes les personnes âgées de sa ville. Bilan : une cote monstre auprès des classes modestes. «C'est le seul qui soit proche de nous, le seul qui pense à nous», explique Beatriz,