Washington de notre correspondant
Tous derrière Kofi Annan ! Menée par la droite américaine la plus «onuphobe», la campagne pour la démission du secrétaire général de l'ONU, accusé d'être responsable du scandale lié au programme «Pétrole contre nourriture», s'est heurtée à une contre-attaque massive qui semble porter ses fruits. Depuis une dizaine de jours, les articles dénonçant la «chasse aux sorcières» fleurissent dans les journaux (1), les lettres ouvertes pleuvent, les gouvernements renouvellent les uns après les autres leur soutien au secrétaire général... Mercredi, l'assemblée générale l'a gratifié d'une ovation d'une minute. Le lendemain, l'Union européenne l'a invité à se joindre à son sommet de vendredi, comme «invité d'honneur». Et l'administration Bush, après avoir longtemps gardé le silence, semble avoir conclu que la partie était perdue : pour la première fois, l'ambassadeur américain à l'ONU, John Danforth, a fait savoir jeudi que Kofi Annan avait la «confiance» de Washington : «Personne, à ma connaissance, n'a mis en doute l'intégrité du secrétaire général. Personne. Et certainement pas nous», a-t-il juré.
Argent sale. La croisade contre Kofi Annan, menée par le sénateur républicain Norman Coleman, s'appuie sur un dossier choc. Les révélations se sont enchaînées sur ce scandale, dont les dimensions se révèlent astronomiques. A travers le programme «Pétrole contre nourriture», mis en place en 1996 pour apaiser les souffrances du peuple irakien victime de l'embar