Tokyo de notre correspondant
Déterminé, les traits tirés et le visage crispé, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a une fois de plus démenti ses adversaires qui le croyaient piégé par son aventureuse politique irakienne. Jeudi, il a annoncé que le contingent des 600 soldats nippons déployés depuis janvier 2004 à Samawa, dans le sud de l'Irak, sans mandat onusien et à des fins humanitaires excluant tout combat, sera maintenu sur place un an de plus. Au moins jusqu'en décembre 2005. Si cette décision a été aussitôt saluée par les Etats-Unis, son fidèle allié, elle a suscité des réactions très mitigées au Japon. «La stratégie de sortie [d'Irak] n'est pas claire», critiquaient hier les journaux nippons. «Il est de la responsabilité du Japon d'aider les Irakiens à reconstruire leur nation», a défendu Koizumi, qui rêve pour son pays d'un rôle accru sur la scène internationale et d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
Désavoué sur l'Irak aux dernières élections sénatoriales, «JK» prend son opinion publique à contre-pied. Beaucoup de Japonais lui reprochent de s'écarter de la Constitution de 1947, qui exclut tout déploiement armé sur un théâtre en guerre. D'après les derniers sondages comme celui du quotidien Nihon Keizaï, 61 % des Japonais sont hostiles au maintien de leurs troupes en Irak. La décision de s'y maintenir comme un des piliers d'une coalition qui bat de l'aile a été prise un jour avant que Tokyo adopte un nouveau plan de défense (2005-2009) hi