São Paulo de notre correspondante
Le principal allié de Lula, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), a décidé, dimanche, de rompre avec le gouvernement, où il a deux ministères, pour adopter une posture «indépendante». Mais, en pratique, cette décision ne devrait pas avoir de conséquences pour Lula. Les ministres de ce parti divisé ont prévenu qu'ils ne quitteraient pas leur poste. Et la plupart des parlementaires du parti continueront à voter en faveur des réformes du gouvernement, afin de profiter des avantages que leur confère leur proximité avec le pouvoir. «Lula n'aura donc pas grand mal à maintenir une majorité au Congrès», note le politologue Christopher Garman.
Majorité qu'il n'a pas sans le PMDB, le plus grand parti de sa coalition (qui regroupe la gauche et une partie du centre et de la droite). Parti de l'opposition autorisée sous la dictature militaire (1964-1985), le PMDB, qui a dégénéré en un regroupement de caciques souvent corrompus, n'a quasiment jamais quitté le pouvoir, quel qu'il soit, depuis le retour de la démocratie. Plutôt qu'un sursaut idéologique, sa décision de «rupture» ne serait donc qu'une manière de faire monter les enchères, en vue des élections générales de 2006. Officiellement, le PMDB la justifie par sa volonté de lancer un candidat à la présidence. Or, le parti, s'il gouverne des Etats riches de la fédération, comme celui de Rio de Janeiro, sait qu'il «n'a pas de candidat compétitif à la présidence», a noté l'un de ses