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Libération

Pinochet pourra être jugé au Chili

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L'ex-dictateur a été placé en résidence surveillée.
publié le 14 décembre 2004 à 3h28

Santiago de notre correspondante

Plus de quatorze ans après la fin de la dictature, Augusto Pinochet pourrait être jugé dans son pays. L'ancien dictateur a en effet été mis en examen, hier, pour sa responsabilité présumée, en tant qu'auteur, dans neuf séquestrations et un homicide commis à travers le «plan Condor». Un plan de coordination des services secrets mis en place par les dictatures sud-américaines visant à éliminer physiquement leurs opposants dans les années 70 et 80.

«Démence». Le juge Juan Guzman a en effet estimé que l'ancien dictateur (1973-1990), placé en résidence surveillée, était capable d'affronter un procès «avec toutes ses étapes, interrogatoires, confrontations». Et ce, à la lumière des examens médicaux réalisés le 30 septembre sur la personne de l'ancien caudillo, âgé de 89 ans. Deux des trois experts médicaux avaient alors estimé le général atteint de «démence», ce qui constitue au regard de la loi chilienne une incapacité à pouvoir se défendre au cours d'un procès, et donc un non-lieu. Seul l'expert désigné par les avocats des droits de l'homme, le psychiatre Martin Cordero, avait jugé Pinochet capable de «comprendre, et de se défendre de possibles charges».

Après deux mois de réflexion et de recherches, le juge Guzman, qui a rendu un jugement de 70 pages, estime Pinochet «capable de répondre aux questions avec cohérence, logique et habileté». «Il a également répété, ajoute-t-il, au cours de l'interrogatoire du 25 septembre, que la responsabilité des cr