Jacques Chirac teste le service avant-vente. Ce soir, il tentera sur TF1 de rassurer les Français à la veille du conseil européen à Bruxelles sur l'ouverture des négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. L'exercice est délicat, à quelques mois du référendum sur la Constitution européenne, qui risque de servir de défouloir à tous ceux qui sont hostiles à l'entrée d'Ankara. Défenseur de l'adhésion turque, le chef de l'Etat se sait isolé sur cette question au sein même de sa majorité.
L'UDF et l'UMP sont farouchement contre. Une opposition que ne manquera pas de marteler son rival Nicolas Sarkozy. Sans compter le combat qu'entendent mener l'extrême droite et les souverainistes emmenés par Philippe de Villiers. L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, s'est aussi déclaré «personnellement contre l'entrée de la Turquie dans le système européen». A gauche, si le PCF et les Verts sont pour, le dossier agite le PS. Son numéro 2, Laurent Fabius, a réaffirmé hier son opposition en soulignant que «la meilleure solution» était «un partenariat privilégié» entre l'UE et Ankara. François Hollande a, lui, estimé que «la position unanime des socialistes est qu'il faut ouvrir les négociations sans préjuger de la décision».
La question turque divise également fortement l'opinion publique. Selon un sondage publié lundi dans le Figaro, 54 % des Français sont favorables à l'ouverture de négociations, mais ils sont 67 % à être opposés à son adhésion. Une d