Washington de notre correspondant
Un mois et demi après la présidentielle américaine, personne n'en conteste les résultats. Sauf quelques irréductibles de l'Ohio, l'Etat clé de l'élection 2004, qui continuent d'accuser les républicains d'avoir commis des fraudes pour l'emporter avec 118 775 voix d'avance. Le fait que le décompte des voix ait eu lieu sous la supervision de Ken Blackwell, secrétaire d'Etat local, contribue à alimenter tous les soupçons : il présidait la campagne de Bush dans l'Etat.
Le militant démocrate Jesse Jackson, les représentants John Conyers (Michigan) et Maxine Waters (Californie) ont introduit, au début de la semaine, un recours devant la Cour suprême de l'Ohio (dominée par des républicains...), pour contester la certification des résultats. Selon eux, Bush a bizarrement reçu plus de voix dans presque tous les comtés utilisant des machines dotées de lecteurs optiques. Jackson accuse Bush d'avoir organisé un «vol high-tech» d'élection. John Conyers, qui siège à la commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants, a demandé par ailleurs au FBI d'enquêter sur certaines dispositions troublantes, prises en dernière minute par la firme qui gère les machines à voter, avant le recomptage des bulletins, qui doit commencer cette semaine et est financé par les partis verts et libertariens.
De très nombreux électeurs, le 2 novembre, avaient été découragés par les files d'attente devant les bureaux de vote. Les problèmes les plus aigus ont eu lieu