Menu
Libération

David Blunkett laisse Tony Blair seul face aux urnes

Article réservé aux abonnés
publié le 16 décembre 2004 à 3h30

Londres de notre correspondante

D'une certaine façon, Tony Blair a de l'expérience. Ce n'est pas la première fois qu'il voit l'un de ses ministres contraints de démissionner sous les coups de boutoir de la presse, pour avoir oublié ses responsabilités publiques (lire ci-contre). Mais hier soir, lorsque David Blunkett, son ministre de l'Intérieur depuis 2001, a annoncé sa démission et l'a justifiée dans une interview à la BBC, le Premier ministre britannique a perdu, plus qu'un ministre, un symbole.

Paternité. En Grande-Bretagne, les règles concernant les droits et devoirs des ministres sont exigeantes. Et le soupçon d'abuser de ses fonctions pour des raisons personnelles ne pardonne pas. Divorcé, le ministre de l'Intérieur s'est lancé, en 2001, dans une histoire d'amour avec une journaliste mariée au directeur de publication du magazine Vogue. Un enfant, William, serait né de cette liaison de trois ans, enfant né sous le nom de l'époux de sa maîtresse, mais dont David Blunkett a revendiqué la paternité. Puis son attachement à cet enfant l'aurait conduit à faire accélérer l'obtention d'un visa pour la nounou qui s'occupait du petit garçon. Elle avait ainsi obtenu son droit de séjourner et de travailler en Grande-Bretagne en dix-neuf jours au lieu des nombreux mois habituels. La bataille a donné lieu à des démentis, des contestations, une enquête officielle, dont les conclusions devaient être remises au début de la semaine prochaine.

Avant même cette échéance, David Blunkett a de