La réunion qui s'est tenue lundi à l'hôtel Bristol de Beyrouth aura-t-elle une portée historique ? Les dirigeants du front antisyrien l'affirment, faisant valoir qu'elle a rassemblé à la fois des chrétiens et des musulmans, la gauche et les conservateurs, et qu'un programme commun dénonçant la tutelle de Damas sur le Liban a été établi. A lire les réactions véhémentes et même menaçantes des milieux libanais prosyriens, on découvre que cette rencontre n'est pas non plus prise à la légère à Damas comme à Beyrouth. Un député l'a même qualifiée d'«appel au coup d'Etat et à la rébellion».
Contraste. Une tempête politique souffle donc sur la capitale libanaise, en singulier contraste avec une vie réduite jusqu'alors à quelques formalités électorales. Une bataille où se font remarquer nombre d'anciens caciques des guerres du passé, dont le leader druze Walid Joumblatt, chef du parti socialiste progressiste (PSP).
Ce réveil de l'opposition, sa subite unité, la fermeté inattendue de son principal organisateur, Walid Joumblatt, doit beaucoup à la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Adoptée le 2 septembre à l'initiative de Paris et de Washington, elle exhorte notamment la Syrie à ne pas s'ingérer dans les affaires libanaises. Elle avait été prise après la décision de Damas de faire amender la Constitution par le Parlement libanais pour prolonger de trois ans le mandat de son protégé, le président Emile Lahoud.
Dopée par cette résolution, cette même opposition avance aujourd'hui en o